Compte rendu d’un super vol à Laragne le 29/05/2011 avec Bruno, Patrice, Guy, Manolo, Jean et Jean Luc
C’est notre 1er jour à Laragne et on savait que ce dimanche serait une belle journée.
D’ailleurs, la veille on a fait doucement avec le vin au Ceans car il y est particulièrement bon !!
On retrouve donc la célèbre Eliane pour nous monter au Déco (il nous a semblé qu’elle roule plus prudemment qu’avant ? Guy était donc rassuré.)
Sur les conseils de Guy nous déchargeons aux Faignants car un peu de vent S-E est déjà établi. On monte les ailes mais soudain le vent tombe et nous commençons à regretter le déco des Espranants.
Doucement la brise s’installe et bientôt une succession de petits thermiques balaient le déco mais le problème c’est qu’ils semblent faiblards.
C’est donc Guy qui décolle le 1er et je m’apprête à le suivre. Il file à la pompe à Frantz car il a vu des parapentes mais il se retrouve sous le vent et s’oblige à revenir.
Je décolle, et à la cassure je trouve de suite une belle petite pompe qui me remonte direct au dessus de la crête, ouf sorti du bocal, j’ai trop de mauvais souvenir du porte avion, atterro de secours ils appelle ça, atterro de m..de oui !!!
Très vit ça monte à 1700 et me dirige vers la grappe des parapentes, (pour une fois qu’ils servent à quelque chose ceux là !) et très vite je dépasse les 2000m.
Entre temps les autres ont décollés avec succès et Guy propose d’aller vers le col St Jean, c’est une destination que je n’apprécie pas beaucoup car suivre toute cette crête en serrant les fesses vu que les attérro y sont rares et rachitiques, mais surprise, les nuages commencent à se former et déjà les plafonds montent à 2200, c’est rassurant et je me décide donc de tenter ce foutu col St Jean, mais pour une fois c’est les doigts dans le nez que je progresse vers l’ouest zizaguants de nuage en nuage avec un plafond qui monte à chaque fois: 2300 au col St Jean Luc, (là ou une crête transversale traverse vers St Genis) ainsi nommé par Guy car lors de mon 1er cross dans cette direction je m’étais cru un peu vite au col St Jean.
Manolo a un peu de mal de rentrer dans le vol (il serre les fesses juste sur la crête) mais Jean me suit sans problème grâce à son Pamir qu’il dompte parfaitement.
Au bout de la crête je suis à plus de 2500m et vais faire rapidement un petit coucou à St Jean mais rebrousse aussitôt chemin car St Genis me fait les Yeux doux.
Pendant ce temps Guy et Patrice se décident d’aller jusqu’à Chamousse, falaise plus à l’ouest.
Je me retrouve donc avec Jean et quand je signale ma direction il me dit à la radio qu’il va me suivre.
Entendant ce message, Manolo coupe au court et nous précède vers Beaumont, avec plaisir d’ailleurs et il va nous marquer les pompes car en traversant la vallée il y a moins de nuages.
En effet, sur le bel arc de cercle de St Genis il nous faut chercher un peu mais bien vite ça redémarre et à 2500 je transite vers Beaumont, valeur sure du vol libre, ça monte toujours à la carie et plus loin aux antennes.
En fait, en delta rien n’est sur, en effet je perd pas mal d’altitude en persévèrent vers ces antennes et commence à me poser des questions car rien ne marche comme prévu.
C’est alors que je vois un planeur longeant au ras de la crête vers le sud avec un vario positif, je me décide à le suivre et bien m’en pris car je le vois monter comme une balle tout au sud.
C’est à ce moment que j’entends Jean et Manolo qui se décident de partir vers St Genis, je ne partage pas leur optimisme car les plafonds ne sont pas encore terribles, et je leur signale que j’ai rebroussé chemin vers Orpière pour me refaire et transiter avec un meilleur angle. (Souvenir de stage Chauvet)
Quand soudain une belle pompe me remonte, en fait un tout gros pas encore noir qui suce fort (+7) et qui m’oblige à tirer jusqu’aux genoux pour ne pas rentrer dedans, c’est alors que j’en vois un autre, bien orienté celui là, avec une pointe vers St Genis : c’est celui là qu’il me faut.
En effet, quelques minutes plus tard, c’est chose faite, mais cette fois je suis au bon endroit du nuage pour transiter gratuitement avec l’aspiration et je me retrouve en milieu de vallée avec près de 2850m : bingo !! Je me retrouve donc 600m au dessus de Jean qui rame dans les ravines et il n’en mène pas large (là, il serre vraiment les fesses !). Manolo lui s’est refait dans l’entrée de St Genis, là ou les deux crêtes démarrent (aussi un souvenir de stage !) et se retrouve ensuite bien installé sur la crête ouest à 1800.
Jean parvient, non sans mal à s’extraire des ravines (Ha ! ce Pamir) et poursuit son thermique, mais petit à petit c’est moi qui me retrouve à leur niveau et c’est à trois que l’on prospecte toute la crête, on parviens juste à garder un petit 1800.
C’est alors que, par radio je demande à Guy quelle altitude faut il pour transiter vers le camping, s’ensuivra une polémique de savoir d’ou on est, à quel bout de la crête on est, la question nous semblait pourtant toute simple, Hein Manolo? Enfin la réponse arrive : au moins 1800m pour partir, de plus on craint un vent de sud que nous ne parvenons pas à quantifier.
Mais soudain, bingo je trouve une super pompe sur les caillasses du bout de la crête, j’ameute les autres mais ils avaient déjà remarqué et c’est le sourire aux lèvres que tous les trois nous spiralons ce beau thermique.
A 2100m je part vers le camping mais en chemin je décide d’allonger vers Upex (souvenir de stage Faber) et grâce à cela je comptabiliserais un peu plus de 51Km : Pas mal pour un vol de reprise !! Manolo et Jean ont pris l’option direct camping ou l’on retrouve Patrice et Bruno, Guy pour sa part arrivera bien plus tard car il fignole toujours ses vols pour rajouter quelques kilomètres au compteur.
C’est tout fatigué mais avec des moucherons plein les dents que je retrouve mes complices de vol : Jean et Manolo, car ce vol on l’a fait ensemble et c’est ensemble qu’on est sortis des points bas et la joie que l’on a ensuite à l’attérro c’est vraiment particulier. Je me rappelle ce jour où on avait fait le pic de Bure avec Manolo, c’est inoubliable cette joie d’avoir partagé un vol avec quelqu’un, car en delta on est trop souvent seul et il y a une tout autre dimension de le faire étroitement avec d’autres pilotes, d’où cette joie à l’arrivée.
On a malgré tout un regret, c’est que avec des conditions pareilles on aurait pus faire le tour du monde, et on manquait un peu de préparation. C’est l’excuse que je raconte à ma femme pour pouvoir retourner à Laragne.